Yuka, le «Wikipédia de l’alimentation» qui vous aide à manger mieux

Yuka permet de scanner les aliments et d’en découvrir leurs qualités… et leurs défauts. Elle suscite un véritable engouement : ce lundi, la barre des cinq millions de téléchargements va être franchie.

Quatre tranches de jambon bio, issu d’un porc origine France… Excellent, non ? « Médiocre », répond Yuka, dézinguant le produit pour ses nitrites, un additif alimentaire autorisé, mais accusé de favoriser le cancer colorectal. Yuka, c’est une jeune application française pour mobile, qui permet de scanner le code-barres d’un produit et de découvrir en temps réel ses qualités et ses défauts nutritionnels.

Reconnaissable à son logo en forme de carotte, elle s’arrache comme des petits pains. Lundi passé, elle a franchi la barre – phénoménale – des cinq millions de téléchargements. Dans les supermarchés, ses utilisateurs se reconnaissent facilement, le bras tendu en train de photographier yaourts, biscuits et autres plats cuisinés.

« Ce succès reflète la volonté des consommateurs de savoir ce qu’ils mangent. Il y a dix ans, ils ne posaient pas ces questions, faisaient confiance. Mais les scandales alimentaires sont passés par là », explique sa cofondatrice Julie Chapon. Ce vendredi, nous avons accompagné la dynamique trentenaire dans un supermarché parisien pour étoffer la liste déjà immense de produits référencés par l’application : 200 000 pour l’alimentaire, 100 000 (c’est nouveau) pour les cosmétiques.

Un déodorant… mauvais pour la santé

Passage au rayon céréales pour enfants. Les animaux hilares envahissent les boîtes. L’application, elle, ne sourit pas. Médiocre. Mauvais. En cause, souvent, le trop-plein de sucre. « Là, il y a du sel… dans des céréales, c’est quand même dingue », lance Julie Chapon, paquet de petits carrés fourrés au chocolat en mains.

Yuka connaît un succès impressionnant depuis plusieurs mois. LP/Olivier Arandel

Exit les petits-déjeuners enfantins ? Prime à l’austère biscotte ? « Non, on trouve toujours des alternatives. L’idée n’est pas de dire que tout est mauvais mais de trouver le meilleur et de le privilégier », rassure la jeune femme. Cocorico, nous dénichons des pétales de maïs soufflés estampillés « Bon ».

Idem dans le rayonnage déodorant. Si un déo « anti-traces noires » qui tape à l’œil présente des sels d’aluminium, « soupçonnés, alerte Yuka, de favoriser les pathologies neurodégénératives », un autre reçoit la note de 93/100 et la mention « excellente », sans coûter plus cher.

« Wikipédia de l’alimentation »

Qui décide de ce qui est bon ou mauvais ? Le calcul Yuka s’appuie sur le même algorithme que le logo nutritionnel du ministère de la Santé Nutriscore. Celui-ci mouline les quantités de nutriments dans chaque produit (graisses saturées, sucre, alcool…). Mais contrairement au Nutriscore, Yuka détecte en plus les additifs, au grand dam des industriels qui répliquent qu’ils ne sont pas interdits.

Enfin, la dimension biologique pèse dans la bonne balance. « Nous sommes une sorte de Wikipédia de l’alimentation », fait remarquer Julie Chapon. Ce sont les utilisateurs qui alimentent la base (en photographiant le produit et sa liste d’ingrédients) et qui font en grande partie vivre l’application par leurs dons.

VIDÉO. Yuka, l’application qui prend soin de vous

« Des industriels nous demandent s’ils peuvent écrire validé par Yuka sur leur produit, mais nous voulons garder une totale indépendance », explique celle qui a démissionné de son ancien boulot pour cette grande aventure.

Si les jeunes parents raffolent de Yuka, l’appli est aussi particulièrement prisée des néoretraités. Comme Michel, un Bourguignon de 68 ans qui l’a découverte il y a six mois après des problèmes de santé. « Certains aliments trop riches ne sont pas bons pour mon régime. Yuka m’aide à les trier, à faire la chasse aux graisses saturées ou au sel. Grâce à elle, j’ai changé de margarine, je sélectionne mieux mes fromages, détaille-t-il. J’ai envie de profiter de ma retraite en étant en forme. »

Source: le Parisien

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