Upignac s’agrandit alors que Di Antonio veut mettre fin au gavage des oies

Le projet flamand de bannir le gavage n’inquiète guère Upignac, le plus réputé des producteurs wallons de foie gras. Fort de ses récents succès à l’exportation, l’entreprise investit dans de nouvelles installations d’élevage et de transformation. Pourtant, le ministre wallon Carlo Di Antonio veut faire de la fin du gavage des oies son prochain combat.

La décision du gouvernement flamand d’interdire le gavage à partir de décembre 2023 « ne fait pas plaisir » et « énerve » le principal producteur wallon de foie gras, mais ne l’inquiète pas outre mesure. « En Wallonie, la tendance est très différente », réagit Michel Petit, fondateur et CEO d’Upignac, qui élève et gave des canards pour ensuite produire et commercialiser du foie gras de canard.

« Dans notre Région, les dirigeants politiques sont conscients qu’un grand pays voisin, la France en l’occurrence, a réussi à faire reconnaître par l’Unesco la production de gras comme patrimoine gastronomique. Ils sont aussi conscients que les règles liées au bien-être animal sont plus strictement respectées en Wallonie que partout ailleurs en Europe. Et les producteurs eux-mêmes savent pertinemment que s’ils veulent produire le meilleur foie gras, ils ont intérêt à ce que les canards se sentent le mieux possible. »

Ventes en hausse de 15%

Pas de crainte à avoir donc pour la vingtaine d’éleveurs, gaveurs et producteurs que compte la Wallonie? « Non, répond-il. On perçoit plutôt des encouragements de la part des responsables politiques wallons; ils ont pris position en faveur des investissements. »

Bref, Michel Petit se dit « très confiant pour l’avenir de la filière » en Wallonie. Mieux, son entreprise enregistre de tels succès ces derniers mois qu’il a prévu deux investissements d’extension.

« L’an dernier, Upignac a vu son chiffre d’affaires progresser de 15% pour atteindre un niveau record », souligne-t-il. Ses résultats, bouclés à fin mars, n’ont pas encore été publiés, mais sur la base des comptes 2016-2017, on peut en déduire qu’Upignac a réalisé l’an dernier un chiffre d’affaires de quelque 12,5 millions d’euros, contre 10,8 millions douze mois plus tôt. Il doit ces bonnes performances non seulement au marché belge, qui s’est avéré haussier, qu’à la percée que la société belge est en train d’effectuer à l’exportation.

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Après des débuts timides il y a trois ans, quand la famille Petit a repris les commandes d’Upignac des mains du comte Cornet de Ways Ruart et d’Arnoud et Alexandre de Pret Roose de Calesberg, la PME a commencé à engranger des succès à l’étranger.

« En Asie, nous sommes en train de nous implanter au Japon et à Hong Kong. Outre-Atlantique, nous nous déployons au Canada. C’est un nouveau virage pour nous. » Michel Petit s’attend à voir les exportations représenter cette année quelque 20% du chiffre d’affaires, contre quasi rien avant 2015.

Deux investissements

Pour répondre à cette demande croissante, Michel Petit et deux de ses fils qui reprennent progressivement les rênes de l’entreprises au quotidien ont décidé d’agrandir l’atelier de transformation d’Upignac et de construire quatre nouveaux bâtiments d’élevage.

Les travaux d’extension de l’atelier viseront à augmenter la surface dédiée à la production de foie gras de quelque 1.500 m2.

Les travaux d’extension de l’atelier devraient démarrer en septembre prochain pour se terminer à fin mars 2019. Il s’agira d’augmenter la surface dédiée à la production de foie gras de quelque 1.500 m2. L’installation des nouveaux espaces dédiés à l’élevage suivra dans le courant de 2019.

Conséquence des succès engrangés sur les marchés étrangers et des deux investissements, Upignac prévoit de procéder à de nouveaux recrutements. L’entreprise occupe aujourd’hui une cinquantaine de personnes, sans compter les saisonniers (jusqu’à une vingtaine).

Solidarité

Dans la foulée, pourrait-il aller jusqu’à accueillir l’unique producteur de foie gras actif au nord du pays? Le projet de décret flamand prévoit en effet qu’une fois le texte entré en vigueur, les producteurs ne pourront plus développer ni déplacer leurs activités.

Source:L’Echo

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