Pendant la crise corona, les ventes d’aliments bio ont fortement augmenté

En cette période de pandémie, la distribution alimentaire – singulièrement les magasins spécialisés – récolte les fruits du bio perçu comme bénéfique pour la santé.

On le sait : la crise du Covid-19 et le confinement qui s’en est suivi de mi-mars à début juin ont été très profitables à la distribution alimentaire. Supermarchés, supérettes, épiceries de quartier et vendeurs à la ferme ont bénéficié comme jamais de l’afflux et du budget des consommateurs priés de manger à la maison du matin au soir. Le bureau d’études GfK évoque « une croissance d’achats alimentaires des ménages de 15 % en mars-avril par rapport à 2019, alors que la consommation de denrées diminuait de 1 à 2 % par an ». En tête de gondole des produits les plus demandés ne figurent pas que les aliments à longue durée de conservation mais aussi les denrées fraîches. Mieux encore : toutes celles frappées d’une certification bio. C’est ce qui ressort de chiffres concordants.

Les fruits et légumes bio

Ainsi, constate GfK, les fruits et légumes bio, qui représentent 7 % des achats totaux de ces produits frais, ont progressé en volume de 20 % depuis mars. Cela correspond à ce qu’indique Delhaize pour la même période : une croissance de 16 % pour les fruits bio et de 20 % pour les légumes bio, alors que leurs équivalents conventionnels n’ont augmenté que de respectivement 4 et 13 %. « Pour les produits laitiers, c’est moins clair, notamment parce que certains de nos clients se sont rabattus sur le bio quand leurs produits conventionnels habituels n’étaient pas disponible », ajoute Karima Ghozzi, porte-parole du Lion.
A relativiser en supermarchés

Carrefour

Durant le confinement, Carrefour a lui aussi observé « des ventes clairement la hausse pour bio », selon Aurélie Gerth, directrice de la communication. « Cela va de +30 à +40 % pour les marques nationales et jusqu’à +50 % en marque propre ». Quant à Colruyt Group, premier distributeur du pays qui ne livre pas de chiffres, il dit observer des parts de marché plus généreuses pour le bio cette année « mais sans croissance supplémentaire durant la crise du Covid-19 », souligne Nathalie Roisin, porte-parole. « C’était déjà en train d’augmenter avant ».

Relativer?

Il s’agit d’ailleurs de relativiser la croissance conjoncturelle du bio dans la grande distribution, insiste Pierre-Alexandre Billiet, patron du groupe média Gondola. « Depuis des années, le bio connaît une progression structurelle de l’ordre de 11 %. En supermarchés, il a donc moins profité de l’effet coronavirus que les produits conventionnels ».

Magasins spécialisés

Ce raisonnement ne s’applique pas aux autres canaux de distribution, à commencer par les magasins spécialisés. « Leurs ventes de fruits et de légumes ont augmenté de plus de 35 % par rapport à l’an dernier », indique GfK. « De la mi-mars à la fin mai, nous avons enregistré des paniers en hausse de 35 à 40 % », confirme Jean-David Couderc, directeur opérationnel des 15 magasins Färm. Chez Sequoia, Milena de Halleux, responsable marketing, évoque « 30 % de ventes supplémentaires ».

Voilà qui rejoint les résultats d’une enquête menée entre le 24 avril et le 18 mai par Biowallonie, portant sur l’impact du Covid-19 sur le secteur bio wallon. « Les distributeurs bio ont vu leur chiffre d’affaires croître de 15 à 35 % en seulement deux mois », explique Ariane Beaudelot, une des auteurs de ce travail pointant aussi la forte progression des circuits courts.

Bonne pour la santé

Pourquoi le bio a-t-il cartonné en ces temps de crise sanitaire ? « Parce que, dans l’esprit de nombreux consommateurs, l’alimentation bio est bonne pour la santé. Et ils pensent que ce qui est bon pour la santé permet de résister à la maladie en boostant l’immunité

Source: Le Soir

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