Le secteur belge des eaux et des boissons rafraîchissantes voit son chiffre d’affaires diminuer d’au moins 20% en raison de la crise du coronavirus

Tout comme les autres entreprises alimentaires, les producteurs d’eau en bouteille et de boissons rafraîchissantes ont également subi les conséquences du coronavirus. La fermeture du secteur de l’Horeca et l’annulation des festivales et autres évènements pendant l’été ont eu un impact majeur sur les ventes et le chiffre d’affaires. Une enquête de la FIEB, l’association sectorielle de l’industrie belge des eaux et des boissons rafraîchissantes, menée auprès de ses membres durant le mois de juin, révèle qu’un tiers d’entre eux ont vu leur chiffre d’affaires diminuer d’au moins 20%. Par ailleurs, en raison de la fermeture des frontières, les Belges ont temporairement acheté davantage d’eau et de boissons rafraîchissantes dans leur propre pays.

Le stricte lockdown et la fermeture de l’Horeca appartiennent peut-être au passé, mais leur impact est toujours présent pour les producteurs d’eaux et de boissons rafraîchissantes. La forte augmentation des nouvelles contaminations et les mesures qui ont été prises pour y remédier peuvent faire craindre le pire. Une enquête réalisée en juin auprès des membres de la FIEB (les entreprises participantes représentent ensemble 85% du volume vendu par les membres sur le marché belge) avait déjà montré qu’un tiers des entreprises avaient enregistré une baisse de leur chiffre d’affaires d’au moins 20% par rapport au début du mois de mars. Des chiffres officiels illustrent également que les revenus d’accises et la production totale au mois de juillet étaient toujours inférieurs à la même période l’année dernière (voir image).

  • les Belges ont concentré leurs achats d’eau et de boissons rafraîchissantes sur le territoire national

La principale raison de cette diminution est bien entendu la fermeture du canal « out of home », à savoir l’Horeca mais aussi d’autres installations telles que les stations-service, les sandwicheries, … Ces chiffres illustrent l’importance de ces canaux de vente pour un grand nombre d’entreprises. Les volumes qui ont été perdus n’ont malheureusement pas pu être compensés par une augmentation des ventes via d’autres canaux comme les supermarchés.

Vague de chaleur vs. l’annulation des évènements

Traditionnellement, l’augmentation des températures font grimper la demande. La vague de chaleur que nous avons connu cette année n’échappe pas à la règle. Mais les entreprises ont également été confrontées à la nouvelle réalité causée par la crise du coronavirus : l’annulation de tous les petits et grands festivales pendant l’été, l’offre culturelle très réduite, les établissement Horéca réouverts mais tournant à un plus faible régime, la fréquentation des hôtels en baisse, le télétravail, le canal ‘out-of-home’ fortement touché… une catastrophe pour beaucoup d’organisations et d’indépendants, mais également pour les fournisseurs.

Tendance marquante : les achats frontaliers ont temporairement diminué de 91%

Toutefois, le lockdown a aussi entraîné une tendance positive pour les membres de la FIEB : en raison de la fermeture des frontières, les Belges n’ont plus traversé la frontière pour acheter de l’eau et des boissons rafraîchissantes (voir image). En effet, le volume des achats à l’étranger est tombé à environ 10% des achats en temps normal. Avant la crise du coronavirus, environ 14 millions de litres d’eau et de boissons rafraîchissantes par mois ont été achetés dans les pays voisins contre 1,3 million de litres par mois seulement pendant la crise (volume moyen pour les mois d’avril et de mai 2020).

Toutefois, maintenant que les frontières sont à nouveau ouvertes, il est peu probable que cette diminution se poursuive. Bart Peeters, président de la FIEB : « Au cours des dernières années, nous avons constaté une augmentation constante du nombre d’achats au-delà des frontières. L’eau et les boissons rafraîchissantes y sont moins chères et ces différences de prix n’ont pas disparu avec la crise du coronavirus. Les magasins frontaliers font campagne sur le territoire belge, et on constate en effet que les achats transfrontaliers ont presque retrouvé le niveau d’avant la fermeture des frontières. »

Une révision de la fiscalité s’impose

La réouverture de l’Horeca a été très bien accueillie par les producteurs de boissons, mais la situation reste difficile surtout maintenant que les mesures sont à nouveau renforcées. Le secteur espère donc que tout le monde respectera les mesures imposées, de sorte qu’aucun renforcement des mesures supplémentaire ne soit nécessaire. Bien entendu, la sécurité et la santé du consommateur restent une priorité.

Il est donc très important que les entreprises reçoivent un soutien supplémentaire. « Nous devons renforcer le commerce intérieur et inciter les consommateurs belges à acheter leur eau et leurs boissons rafraîchissantes en Belgique et non dans les pays voisins. En 2019, les achats transfrontaliers de boissons non alcoolisées avaient à nouveau augmenté de 6,3%. La baisse temporaire de la TVA sur les boissons non alcoolisées dans l’Horeca est une bonne mesure mais le gouvernement doit absolument travailler à une révision globale de la fiscalité. Nous invitons donc le nouveau gouvernement fédéral à engager la discussion à ce sujet avec le secteur. » déclare Bart Peeters.

En effet, la pression fiscale sur le secteur est très grande et rend les boissons en Belgique 30 à 40% plus chères qu’à l’étranger. Les entreprises paient une taxe sur les emballages, une taxe kilométrique et des accises, ce qui entraîne une forte augmentation des prix. Les accises sur les boissons rafraîchissantes (la taxe santé) ont également plus que triplé depuis 2015. Ces raisons expliquent que 7% des boissons rafraîchissantes et de l’eau soient achetés à l’étranger (surtout aux Pays-Bas et en France).

À propos de la FIEBLa FIEB (Fédération Royale de l’Industrie des Eaux et des Boissons rafraîchissantes) est l’association sectorielle de l’industrie belge de l’eau et des boissons rafraîchissantes. La FIEB représente les entreprises qui commercialisent des boissons non alcoolisées sur le marché belge, y compris tous les types d’eau en bouteille, la gamme complète de boissons rafraîchissantes et les boissons énergétiques et sportives.Nous représentons un secteur pour qui la circularité est cruciale. En tant que secteur, nous considérons qu’il est de notre mission de protéger la pureté de nos eaux locales. Jour après jour, nous innovons pour améliorer nos emballages et nos produits. Nous contribuons également à la communauté par la création d’emplois, de partenariats et d’initiatives ancrées localement.La FIEB informe et conseille ses membres sur des questions importantes telles que l’emballage, l’environnement, la politique alimentaire, la qualité des produits et les mesures fiscales, et communique également aux consommateurs sur la durabilité, la santé et la réduction de l’empreinte écologique.La FIEB est affiliée à diverses organisations avec lesquelles elle travaille étroitement, notamment la FETBB, l’UNESDA et la Fevia.

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