Le Pain Quotidien dans le rouge en 2017 pour préparer son avenir

PQ Licensing, le holding faîtier de la chaîne de
boulangeries-restaurants bios Le Pain Quotidien, a bouclé l’année 2017
sur une perte nette de 6,6 millions de dollars. En cause: des dépenses exceptionnelles liées à un remaniement de la direction.

Créée en 1990 par Alain Coumont, la chaîne de boulangeries-restaurants bios Le Pain Quotidien poursuit sa marche en avant. Non sans quelques cahots.

PQ Licensing

Son holding faîtier, PQ Licensing, une société de droit belge basée à New York qui a racheté il y a trois ans la master franchise pour la Belgique – alors détenue par des investisseurs néerlandais -, a ainsi gonflé l’an dernier ses revenus de 1,5% à 301 millions de dollars.

PQ Licensing, qui englobe les magasins propres de la chaîne ainsi que les royalties perçues auprès des restaurants franchisés, se retrouve par contre avec des résultats négatifs. L’exercice 2017 s’est soldé par une perte nette de 6,63 millions de dollars (-3 millions avant impôts), contre un gain de 4,2 millions en 2016.

La direction de la chaîne était injoignable lundi pour commenter ces chiffres. Mais selon un actionnaire, cette plongée dans le rouge n’a rien d’inquiétant. « Le Pain Quotidien n’est pas en perte de vitesse. L’annonce du départ du CEO Vincent Herbert a engendré des mutations profondes au niveau de la direction, qui ont été anticipées dans les coûts sur l’exercice 2017 », dit-il.

L’entreprise a notamment lâché une somme de 2,17 millions de dollars pour le renouvellement quasi intégral de son comité de direction. Le CEO Vincent Herbert, qui a démissionné en février dernier, a notamment été remplacé par l’Américain Jerry Gamez, qui a occupé plusieurs postes de direction chez Burger King.

L’enseigne, qui disposait fin 2017 de 271 restaurants dans 22 pays, investit par ailleurs beaucoup dans son expansion. Dans bien des cas, le prix n’est pas donné. Le « Pain Quot' », qui se profile plutôt sur le haut de gamme, cible en effet de préférence des sites implantés dans des lieux huppés. Un restaurant à Central Park (46 au total à New York) ou dans la gare londonienne de St-Pancras, ce n’est pas donné.

Levée de capitaux

Au début de l’année, Le Pain Quotidien s’est donc vu contraint de procéder à une augmentation de capital de près de 10,5 millions d’euros. Une opération souscrite par tous les actionnaires, notamment la Cobepa, premier actionnaire avec 30 % des parts, la famille Laurent-Josi, Emiel Lathouwers (AS Adventure) ou encore le fondateur Alain Coumont. Selon certains observateurs, un nouvel appel de capitaux pourrait être lancé pour financer les projets de croissance du nouveau CEO.

Certes, l’excédent brut d’exploitation (Ebitda) reste très positif, mais il recule de 26,2 à 23 millions d’euros. Le hic, c’est qu’au 4e trimestre, la dette financière nette a dépassé le plafond de 3,25 fois l’Ebitda, contraignant la direction de l’enseigne à négocier un répit avec les banques. Qu’elle a obtenu: ses emprunts bancaires ont été reclassés en emprunts à court terme. Luc Van Driessche

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