
Après avoir dû se mettre à l’abri de ses créanciers par le biais de la réorganisation judiciaire, le fabricant de dragées Vanparys vient de faire aveu de faillite. La fin de la collaboration avec un de ses clients historiques a entraîné la perte de 40% du chiffre d’affaires.
Fondée en 1889, la société Vanparys, fabricant de dragées, a fait aveu de faillite ce mercredi matin devant le tribunal de l’entreprise francophone de Bruxelles. Fin de parcours donc pour cette société qui avait introduit une procédure de réorganisation judiciaire (PRJ) à la fin du mois d’octobre 2018 pour se mettre à l’abri de ses créanciers.
L’affaire est passée ce mercredi comme une lettre à la poste devant les juges du tribunal de l’entreprise et le procureur du Roi, présent à l’audience des faillites, a émis un avis favorable. Le jugement de faillite devrait être rendu la semaine prochaine. Thibaut Van Hövell, le CEO qui avait repris la société en 2012, était présent sur place. « J’ai perdu six ans de ma vie et cinq millions d’euros », nous a-t-il expliqué à la sortie de l’audience.
Thibaut van Hövel, CEO de Vanparys
On l’a dit, Vanparys avait dû solliciter la PRJ dans le courant du mois d’octobre afin de se mettre à l’abri de ses créanciers. Lorsqu’il a repris la société il y a sept ans, le nouveau CEO s’était lancé dans un tour d’Europe afin de prospecter de nouveaux clients. A cette occasion, il était tombé sur Régence, un de ses concurrents français, qu’il avait racheté en 2017. Le fabricant de dragées avait peut-être eu les yeux plus grands que le ventre et la société avait eu du mal à intégrer le nouveau volume de production engendré par cet achat. Comble de malchance, au même moment, une machine essentielle au bon déroulement de la production était tombée en panne, entraînant des retards en cascade dans les livraisons, poussant certains clients (dans la grande distribution française) à annuler leurs commandes. C’est face à cette situation financièrement tendue que Vanparys avait dû se mettre à l’abri de ses créanciers.
Au cours de cette PRJ, les relations entre la société et le juge délégué du tribunal de l’entreprise ont été fort tendues. Ce dernier avait même demandé au tribunal de mettre fin à la PRJ. Las, en cours de route, un des clients historiques de Vanparys, en relation avec le fabricant de dragées depuis 40 ans, a décidé de cesser sa collaboration, entraînant de facto une perte de 40% de chiffre d’affaires pour Vanparys. Thibaut Van Hövell n’a pas voulu nous révéler le nom de ce client, mais d’après nos informations, il s’agit d’Ava.
« Aujourd’hui, nous n’avons plus assez de volume pour faire tourner l’usine », nous a encore expliqué le CEO, qui, dans l’attente de la désignation d’un curateur, n’a pas été en mesure de nous en dire plus quant au futur de la société et à l’éventuelle suite de l’histoire entamée en 1889. « Je ne veux pas que l’histoire de Vanparys s’arrête là », a-t-il conclu.
Source: Belga et L’Echo
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