Le consommateur accorde un intérêt majeur à la durabilité

Une enquête réalisée à la demande de Fevia, la fédération alimentaire belge, il apparaît que le prix et la qualité continuent à dominer notre comportement d’achat, mais que 40% des consommateurs belges prennent également en considération les aspects de durabilité.

« Chaque jour, nos entreprises agroalimentaires constatent que le goût et le prix jouent un rôle considérable dans les décisions d’achat des consommateurs », déclare Bart Buysse, CEO de Fevia. « Mais il est tout aussi important d’avoir conscience de ce que le consommateur attend de nous, dans un proche avenir. C’est la raison pour laquelle Fevia a demandé au bureau d’étude de marché ‘Why5 Research’ d’effectuer une étude afin d’apprendre quelle est la perception du consommateur d’une alimentation durable et quelles sont ses attentes à l’égard des entreprises agroalimentaires.

D’après Fevia, l’étude effectuée auprès d’un groupe représentatif de 1.200 Belges  démontre clairement que les consommateurs sont de plus en plus sensibles à la durabilité et à des thèmes spécifiques tel que le bien-être des animaux ou les produits alimentaires locaux. « Tous ces résultats seront pris en compte lors de l’élaboration d’une feuille de route pour la durabilité de la chaîne alimentaire belge », explique Buysse. Ce plan (voir encadré) sera présenté lors du congrès annuel de la Fevia, fin novembre.

3 types de consommateurs

Cette étude distingue trois types de consommateurs. Le groupe le plus important qui représente 40% se compose de militants écologistes (‘convinced ecologists’).

Pour eux, la qualité constitue un critère de poids, suivi du prix et de l’incidence sur la santé. Dès lors, les consommateurs appartenant à ce groupe veillent davantage à la durabilité lorsqu’ils achètent des produits alimentaires.

Le groupe du milieu, 38% serait plutôt ‘sceptique’. On les appelle les ‘sceptic strugglers’.

Ils mesurent toute l’importance de la durabilité et sont convaincus de pouvoir faire la différence jusqu’à un certain niveau, mais ils adoptent une attitude sceptique à l’égard des producteurs. Ils considèrent principalement le prix, sans pour autant sacrifier la qualité et le goût.

Le troisième groupe représente les incrédules ou les ‘non-believers’ (22%). Pour eux, la durabilité n’entre que peu ou prou en ligne de compte, à l’achat de nourriture ou de boissons. Ces consommateurs ne sont pas convaincus de l’impact de leurs choix. Leur critère d’achat est le prix. Pour eux, la durabilité est avant tout synonyme de “plus cher”.

Cinq tendances notables

Quant au comportement d’achat, il est également en train d’évoluer. De tous les consommateurs interrogés, 38% ont déclaré qu’ils avaient modifié leur comportement d’achat au cours de l’année passée. Six pourcent citent comme cause la pandémie de la Covid-19, tandis que 25% ont changé leur régime alimentaire suite au changement climatique.

Les consommateurs précisent en outre qu’

  • ils achètent davantage des fruits et des légumes saisonniers (+35%)
  • ils optent plus volontiers pour une alimentation fraîche(+34%), peut-être en raison de la Covid-19
  • ils privilégient les produits moins conditionnés (+32%) ou plus durables(+26%)
  • ils gaspillent moins de nourriture (-31%)
  • ils sont plus responsables et optent pour des produits locaux et belges (+31%)

La durabilité n’est jamais le choix privilégié

L’évaluation de la durabilité d’un produit se fait selon trois critères : le produit en soi, le conditionnement et son impact sur l’homme et l’environnement. Sont également appréciés tous les éléments associés au produit: l’origine locale, les méthodes de production bio ou le bien-être animal. Et bien que le conditionnement ne soit pas en relation immédiate avec le produit, nombreux sont les consommateurs qui y attachent une importance croissante.

Le troisième niveau concerne l’incidence sur l’homme et sur la planète: les facteurs tels que le juste prix pour les agriculteurs, le mode de transport ou l’atteinte portée à l’environnement par la production des denrées alimentaires et des boissons. Quoique moins cruciaux, ces facteurs ne passent pas inaperçus: la moitié des répondants y associent spontanément la durabilité, révèle l’étude effectuée à la demande de la Fevia.

Malgré cette attention accrue à la durabilité, elle n’est jamais l’argument privilégié pour adopter ou abandonner tel ou tel produit. « La qualité, le goût et le prix sont toujours décisifs », nous apprend l’étude. « Or, la durabilité a son impact indirect. Et le consommateur a tendance à associer les produits qu’il perçoit comme durables à une meilleure qualité et/ou à un goût plus savoureux. »

Plus d’un tiers des Belges interrogés se déclarent disposés à payer plus pour une nourriture produite de manière durable (37%). Mais dans cette perspective également, l’on observe une forte variation entre les trois groupes de consommateurs: chez les ‘non believers’ et les sceptiques, le pourcentage demeure limité à respectivement 20% et 23%, alors que 59% des militants écologistes (‘convinced ecologists’) sont prêts à payer plus pour une nourriture qu’ils perçoivent comme étant durable.

La tradition et l’authenticité

Environ six consommateurs sur dix préfèrent maintenir des habitudes alimentaires traditionnelles et authentiques. La plupart des consommateurs se méfient de l’utilisation de la technologie pour la production de produits alimentaires, même si ces innovations contribuent à rendre la nourriture plus durable, plus sûre ou plus accessible. En outre, plus de 60% des répondants considèrent qu’il est difficile d’évaluer si la nourriture est effectivement produite de manière durable.

Suite à la question de savoir sur quel(s) point(s) l’industrie alimentaire doit se focaliser, les années à venir, se présente le graphique suivant: le souci principal est celui de la sécurité alimentaire (82%) ainsi que le prix et l’aspect sanitaire (une alimentation équilibrée) 82%. Le consommateur est en outre d’avis qu’il faut éviter le gaspillage de la nourriture (78%), et limiter au maximum le conditionnement (78%). Et bon nombre de consommateurs sont sensibles au bien-être animal (72%) et favorisent les produits alimentaires locaux.

Graphique des perspectives d’avenir de l’industrie agro-alimentaire

Lorsqu’on leur demande qui porte la responsabilité d’une alimentation durable, les Belges sont d’avis que les entreprises agroalimentaires (22%) et les agriculteurs (21%) en sont les principaux responsables, alors que seulement 5% estiment qu’ils en sont eux-mêmes les premiers garants.

Source : Fevia

Graphiques:

Graphique 1: Types de consommateurs (Fevia)

Graphique 2: Graphique des perfectives d’avenir pour l’industrie agroalimentaire.

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