De nombreux produits à base d’épeautre wallon verront le jour

Mardi, le 23 juin, les différents acteurs de la filière wallonne de l’épeautre ont fait le point sur l’avancement de celle-ci. Une filière où deux entreprises installées en province de Namur et le CRA-W, basé notamment à Gembloux, sont partie prenante.

Cela fait deux ans que Wallep a été lancé. Ce projet rassemble neuf partenaires wallons et bruxellois, soit trois centres de recherche et six entreprises, pour créer autour de l’épeautre une filière complète (de la fourche à la fourchette) au sud du pays. Une filière courte et relocalisée, donc, qui s’inscrit dans la vision d’un système agroalimentaire durable. Les entreprises impliquées, aidées par les académiques, développent des méthodes de transformation industrielles de la céréale pour pouvoir garantir un revenu équitable aux agriculteurs locaux. 35 emplois directs sont créés, et 300 autres sont maintenus localement.

du whisky, des pâtes, du levain prêt à l’emploi, du pain ou encore des sirops naturels

De nombreux et divers produits à base d’épeautre wallon verront le jour, entre du whisky, des pâtes, du levain prêt à l’emploi, du pain ou encore des sirops naturels.

Voilà pour les grandes lignes d’une initiative qui en est à mi-parcours. Une première étape se termine : le choix des variétés d’épeautre les plus adaptées pour chaque produit alimentaire. Désormais, les entreprises vont tester et mettre au point les recettes afin de les mettre rapidement sur le marché.

Un parfum namurois

Cette filière de l’épeautre wallon a un parfum namurois. Ainsi, un des trois centres de recherche impliqués dans l’aventure n’est autre que le CRA-W, le Centre wallon de recherches agronomiques, dont un des trois sites se situe dans la région gembloutoise, à Lonzée, où les différents acteurs de la filière se sont retrouvés ce mardi pour présenter le projet et faire le point sur l’avancement de celui-ci, en présence du ministre wallon de l’Agriculture, Willy Borsus.

Le CRA-W a pour mission de cultiver 22 variétés d’épeautre en agriculture raisonnée et biologique afin d’en évaluer les aptitudes à la transformation.

Les caractéristiques d’épeautre sont différentes pour les divers produits alimentaires. « Ainsi, la variété « Sérénité » est un croisement entre une variété du Condroz et une autre de Gembloux », montre Marc Lateur, directeur scientifique de l’Unité biodiversité et amélioration des plantes. « C’est celle qui a les meilleures propriétés boulangères. Elle allie un bon rendement, une bonne qualité et une faible sensibilité aux maladies. »


Un contrat de filière pour des agriculteurs

Parmi les six entreprises wallonnes impliquées, on retrouve Walagri, notamment basé à Sombreffe.

Présente dans tout le sud du pays, la société prend en charge la collecte de l’épeautre, le stockage, le décorticage et la commercialisation des céréales en provenance de ses clients cultivateurs vers les usines de première transformation. C’est donc un maillon central de la filière. « Cela faisait quelques années que notre entreprise voulait développer une structure autour de l’épeautre », déclare Olivier Roiseux, responsable R&D Innovation chez Walagri.

« Au départ, il y avait plus que 9 acteurs dans cette filière, par exemple une brasserie, mais pour qui ce n’était pas finalement une priorité de développer une bière à base d’épeautre. »

Puratos

Par contre, la société Puratos, notamment installée à Seilles dans la commune d’Andenne, fait, elle bien partie du mouvement. Il s’agit d’un fournisseur global d’ingrédients pour la boulangerie, la pâtisserie et le chocolat, qui développera un levain d’épeautre prêt à l’emploi.

À noter que d’ici la fin du projet, un contrat de filière sera proposé à des agriculteurs avec un prix de vente fixe pour ces derniers. Les prix de l’épeautre ont un peu trop tendance à faire les montagnes russes.

Dans le cadre du projet Wallep, 6.000 tonnes d’épeautre par an seront utilisées à partir de 2022.

1 Commentaire

  1. Pour compléter l’article, mentionnons que Wallep est un projet du Pôle WAGRALIM, qui est le pôle de compétitivité wallon agroalimentaire. Le consortium évolue dans le cadre de WAGRALIM et a été encadré en matière de durabilité par son équipe.

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