Coronavirus: quel avenir pour les espaces de coworking?

Des foyers de contamination au Covid-19 se sont développés dans les abattoirs, en Allemagne, en France, mais aussi aux Etats-Unis, par exemple. Dans certains cas, la proportion de travailleurs infectés est élevée. En Belgique, on n’a pas, à ce jour, pas signalé de foyer de contamination dans ou autour des abattoirs.

Les abattoirs sont-ils exposés plus que d’autres lieux à la contamination au Coronavirus ? La question se pose depuis que de multiples foyers infectieux sont apparus autour d’abattoirs dans différents pays, sans qu’on sache exactement quelles en sont les raisons. Les mesures sanitaires ne sont-elles pas suffisamment respectées ? Les conditions de travail sont-elles en cause ? Le froid explique-t-il une plus grande contamination ? Autant d’hypothèses qui ne permettent pas encore d’y voir plus clair.

En Allemagne, près d’un millier de cas de contamination ont été détectés dans des abattoirs depuis avril. Le phénomène se poursuit. Plus de 90 cas ont été découverts ces derniers jours dans un abattoir de Basse-Saxe. En France aussi les foyers commencent à se développer, 69 cas positifs dans un abattoir des Côtes d’Armor, une cinquantaine d’autres près d’Orléans et une vingtaine dans un abattoir de volailles en Vendée. Aux Etats-Unis, environ 5000 employés d’abattoirs ou d’usines de transformation de la viande ont été diagnostiqués positifs au Covid-19. La liste des pays où de tels foyers se développent s’allonge : Australie, Brésil, Espagne, Irlande, Canada.

Pas de foyers de contamination dans les abattoirs belges
Jusqu’à présent le Belgique semble y échapper. L’AFSCA, Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire, explique que ses vétérinaires chargés de mission s’assurent, depuis le début de la pandémie, du respect des règles de distanciation sociale dans les abattoirs. Ils effectuent chaque jour des contrôles et vérifient le respect des procédures ainsi que celui des distances sociales. Ils ont, explique l’Afsca, le pouvoir ralentir les cadences ou d’arrêter une entreprise, si nécessaire. Des questions ont été posées au Groupe d’experts en charge du déconfinement pour savoir si d’autres mesures spécifiques étaient nécessaires afin d’assurer la sécurité de chacun. Aucune mesure supplémentaire n’a été préconisée.

De son côté, la Febeb, la fédération belge de la viande, indique que le taux d’absentéisme des travailleurs du secteur n’est pas plus élevé que l’an dernier à la même époque, ce qui tendrait à penser que le Covid-19 ne touche pas de manière plus importante les entreprises de transformation de la viande. Des mesures supplémentaires ont été prises depuis le début de la crise : port du masque obligatoire et nombre maximal d’ouvriers dans les véhicules de transport.

Le froid, la promiscuité, la contamination animale, autant d’hypothèses non confirmées
Que des foyers se développent dans et autour des abattoirs étonne. Car, en général, les règles d’hygiène dans ces entreprises sont assez strictes. Désinfection avant d’entrer, usage de gel hydroalcoolique, de masques, de gants, séparation stricte entre le monde extérieur et intérieur pour éviter la propagation de bactéries et de maladies. Confrontés à l’ampleur du phénomène, les experts tentent de trouver une explication à cette propagation du virus spécifique aux abattoirs. Plusieurs pistes sont envisagées, d’autres ont déjà été écartées.

Certaines pistes sont plus plausibles pour un pays que pour d’autres. En Allemagne, par exemple, l’industrie de la transformation de la viande utilise beaucoup de main-d’œuvre étrangère. Beaucoup de Roumains sont ainsi embauchés dans les entreprises du secteur de la viande. Ainsi, sur les 300 ouvriers contaminés au Covid-19 dans l’abattoir de Birkenfeld, en Rhénanie Palatina, Près de 200 étaient Roumains. Les conditions de vie de ces travailleurs ont probablement rendu l’application des mesures de confinement et de distanciation sociale compliquée. Tout d’abord parce qu’ils ont continué à travailler. Ensuite, parce qu’ils partagent à plusieurs des chambres dans des logements communs, qu’ils s’entassent dans des bus pour aller à l’abattoir, où les conditions de travail ne permettent pas non plus d’espacer suffisamment les ouvriers. Tout sauf des conditions idéales pour enrayer une pandémie.

Le froid qui règne dans les abattoirs et ateliers de découpe associé à une atmosphère humide pourrait être propice à la propagation du coronavirus. Dans les usines de découpe de viande, des jets d’eau sont utilisés régulièrement pour nettoyer. Cela peut contribuer à disséminer des particules infectées dans l’air. De plus, il semble que le Coronavirus ait de meilleures chances de survie sur des surfaces humides et à faible température. Le fait que cet air circule via les systèmes de ventilation pourrait être un facteur d’accélération de la contamination.

Une hypothèse pourrait toutefois être écartée, celle de la contamination animale. Il n’existe actuellement aucune preuve que le virus puisse se transmettre d’un animal à un humain.

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*