Cargill investit dans la viande artificielle

¤ Cargill s’intéresse à une start-up qui produit de la viande in vitro. ¤ Le groupe veut s’adapter aux nouvelles pratiques alimentaires.

Début septembre, Cargill, le géant du négoce et l’un des plus gros fournisseurs agroalimentaires au monde, a annoncé qu’il avait rejoint Bill Gates et d’autres milliardaires parmi les investisseurs de la start-up Memphis Meats. L’objectif ? Nous faire manger de la viande sans viande. Plus besoin d’élever des animaux pour pouvoir déguster un boeuf bourguignon ou un magret de canard : la start-up vise à produire de la viande « clean » (propre) à partir de simples cellules musculaires animales. Le processus n’utiliserait par ailleurs que 10 % de la consommation d’eau utilisée par l’élevage bovin traditionnel. Le montant investi à ce jour avoisine les 22 millions de dollars, dont 17 millions venant de grandes figures telles que le groupe Cargill ou les milliardaires Bill Gates et Richard Branson.

Protéines

Ce projet s’inscrit dans un contexte où la population mondiale cherche de plus en plus à diversifier ses apports en protéines, quitte à tenter de supprimer sa consommation de viande sur le long terme. Cancérigène, riche en cholestérol, néfaste pour l’environnement… la viande n’a pas bonne presse aujourd’hui. L’essor de la consommation de protéines végétales risquerait de faire disparaître la production animale sur le long terme. A la fin 2016, entre 7 % et 12 % de la population mondiale avait choisi le végétarisme. Un niveau encore modeste. En investissant dans Memphis Meats, Cargill ne veut pas tirer un trait sur l’industrie de la viande. Le groupe ne souhaite pas non plus tout miser sur le 100 % végétal. Il souhaite au contraire adopter une nouvelle approche dans un secteur devenu controversé. Car l’entreprise ne croit pas à la fin de la consommation de viande dans le monde.



« Culture du steak « 

La hausse de la demande de boeuf et de volaille observée par le géant de l’agrobusiness au dernier trimestre en est la preuve. La culture du steak reste ancrée dans de nombreuses sociétés. Peu de gens ont la volonté de troquer une entrecôte contre des galettes de soja. « Nous pensons que les consommateurs ressentiront toujours l’envie de manger de la viande. Et nous continuerons à leur en servir, mais d’une manière plus saine, écologique et économique « , promet Sonya Roberts, présidente de growth ventures à Cargill Protein.

Grâce à cet investissement, Cargill rejoint le cercle fermé des entreprises agroalimentaires présentes sur le marché de la viande artificielle. En 2015, le groupe de négoce leader dans les céréales avait aussi fait des investissements remarqués dans l’industrie du poisson d’élevage.

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